La Commission électorale nationale indépendante du Niger (Céni) a annoncé mercredi qu’elle allait soumettre au contrôle de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) le fichier électoral pour la présidentielle de février. Cette décision a été saluée par l’opposition.
« Nous avons décidé ce matin en plénière de soumettre une requête urgente à l’OIF et lui soumettre le fichier électoral pour contrôle », a affirmé Me Kadri Oumarou Sanda, le vice-président de la Céni, estimant que le but visé par cette décision est d’avoir un fichier fiable. « Si l’OIF, comme à ses habitudes, répond promptement, cela nous permettra d’organiser le scrutin dans les délais constitutionnels », a-t-il souligné.
La vérification du fichier par l’OIF, comme en 2010, était l’une des exigences de l’opposition qui avait menacé de boycotter le scrutin du 21 février où le président sortant Mahamadou Issoufou, briguera un second mandat.
Le gouvernement nigérien avait annoncé lundi dernier avoir validé le fichier revu par un cabinet national et remis à la Céni pour la confection des cartes et des listes électorales.
Le ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou, avait estimé qu’un audit international, ce que souhaitait l’opposition, ouvrirait la voie à un report des élections hors du cadre constitutionnel. « En confiant l’audit du fichier à l’OIF, la Céni fait preuve de son indépendance d’organiser des élections dignes, transparentes et inclusives », a réagi Ousseïni Salatou, le porte-parole de l’opposition, tout en souhaitant que le parti au pouvoir, l’opposition et les partis non affiliés soient associés aux opérations d’audit pour renforcer la confiance entre eux.
Mi-novembre, Sabiou Gaya, un des responsables chargés de l’élaboration du fichier électoral, avait reconnu que le fichier comportait beaucoup de ratés, notamment avec des bureaux de vote manquants, des mineurs et des non Nigériens qui se sont vus inscrits sur les listes.
En août, l’opposition nigérienne avait rejeté le calendrier fixé par la commission électorale, et avait dénoncé une absence de consensus dans l’élaboration du calendrier électoral.
Elle avait auparavant critiqué la cour constitutionnelle, qui valide les candidatures et les résultats des élections, pour son allégeance au président Issoufou. La semaine dernière, ce dernier a affirmé qu’une tentative de coup d’Etat avait été déjouée, justifiant une vague d’arrestations de militaires, et le climat politique est tendu au Niger à deux mois de la présidentielle.