Le secrétaire général démissionnaire de Nidaa Tounes, Mohsen Marzouk a annoncé dimanche à Tunis, le lancement en mars prochain, d’un nouveau parti après son départ de cette première force politique, secouée depuis des mois par une crise politique.
Affaibli par le départ de Béji Caïd Essebsi, premier président démocratiquement élu en Tunisie, Nidaa Tounes qui compte 86 sièges au Parlement, est miné depuis des mois par une « bataille de succession » opposant principalement son secrétaire général démissionnaire, Mohsen Marzouk et le fils du chef de l’Etat, Hafedh Caïd Essebsi.
« Il n’y a aucune possibilité de continuer notre projet moderne avec ce groupe (le clan de Caïd Essebsi). Nous annonçons le lancement prochain d’un parti démocratique et populaire, un parti fort et moderne, son premier défi sera la victoire aux élections municipales » prévues initialement fin 2016, a déclaré Marzouk lors d’un rassemblement organisé à Tunisau moment où le parti Nidaa Tounes tenait depuis samedi, un congrès constitutif de deux jours à Sousse (centre-est).
Le lancement officiel de ce parti qui « sera ouvert à toutes les forces nationales » et qui fait « une séparation entre la religion et la politique », est prévu le 2 mars, a précisé Marzouk.
Le chef du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, invité au congrès de Sousse a martelé que la Tunisie est un « oiseau qui vole grâce aux deux ailes d’Ennahda et de Nidaa Tounes ».
L’animosité entre les clans Marzouk et Caïd Essebsi est montée d’un cran fin octobre dernier avec des accusations de violence lors d’une réunion de son bureau exécutif.
Nidaa Tounes est une formation hétéroclite née en 2012 et composée aussi bien de personnalités de gauche et de centre droit que d’anciens dignitaires du régime de Zine El Abidine Ben Ali.