Le principal parti d’opposition à Zanzibar a annoncé jeudi, qu’il boycotterait les nouvelles élections prévues le 20 mars sur l’archipel semi-autonome de la Tanzanie, après l’annulation du scrutin d’octobre en raison d’irrégularités.
« Nous n’allons pas participer à ces élections et nous demandons aimablement aux habitants de Zanzibar, particulièrement ceux qui respectent l’Etat de droit et la démocratie, de boycotter aussi ces nouvelles élections », écrit le Front civique uni (CUF) dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion de deux jours.
Le CUF – un des principaux partis de l’opposition de Tanzanie, dont une large partie de la base est à Zanzibar – a souligné que ces nouvelles élections sont inconstitutionnelles, réitérant avoir remporté celles du 25 octobre sur l’archipel, dont la réunification avec le Tanganyika continental, a donné naissance à la Tanzanie en 1964.
« Les élections sont terminées, elles se sont tenues en 2015 et nous voulons récupérer notre victoire », a poursuivi le parti, dont le chef, Seif Sharif Hamad, vice-président sortant de l’archipel, s’était déclaré dès le 26 octobre dernier, vainqueur de la présidentielle locale, alors qu’aucun résultat officiel n’avait été annoncé.
La Commission électorale de Zanzibar (ZEC) avant invalidé le 28 octobre l’ensemble des opérations de vote sur l’archipel et demandé un nouveau scrutin en raison de « violations du code électoral », dont des électeurs ayant voté plusieurs fois.
Les quelque 500.000 électeurs de Zanzibar avaient été appelés à choisir le président de l’archipel et les députés de l’Assemblée locale – au sein de laquelle cinq sont ensuite choisis pour siéger au Parlement national -, ainsi que le président tanzanien, élu en même temps par les électeurs du Tanganyika continental.
L’annulation des votes à Zanzibar n’a pas empêché John Magufuli d’être proclamé élu nouveau président de Tanzanie par la Commission électorale nationale et de prêter serment en novembre. Mohamed Aboud Mohamed, ministre de l’Intérieur et des Elections de l’archipel, a assuré jeudi que les « nouvelles élections prévues se tiendront, avec ou sans l’opposition ».