L’ex-chef de la junte militaire au pouvoir en Côte d’Ivoire, Anselme Séka Yapo, responsable de la sécurité de l’ancienne Première dame Simone Gbagbo, a nié ce mardi avoir appuyé sur la détente et être présent sur les lieux de l’assassinat du général Robert Guéï.
Le procès concerne 19 prévenus dont le général Brunot Dogbo Blé ancien commandant de la Garde républicaine, tous accusés d’assassinat ou complicité d’assassinat.
« Je ne suis pas un voyou, un gangster, ni un tueur à gages (…) ou chef d’un escadron de la mort », a affirmé Séka Yapo, dit Séka-Séka, demandant au tribunal que soit écarté de la procédure des aveux devant la Direction de la Sécurité du Territoire (DST) assurant qu’il avait été torturé et ses propos déformés.
« Je n’étais pas à la cathédrale (où le général Guéï a été arrêté), ni à la résidence du général (où il a été tué) pour donner la mort », a-t-il déclaré, à plusieurs reprises malgré des témoignages à charge, dont celui d’un témoin qui assure notamment l’avoir vu tirer sur la femme du général Guéï, alors qu’il n’y avait aucune hostilité apparente.
Le général Guéï, 61 ans, a été tué par balles le 19 septembre 2002, le jour d’un coup d’Etat manqué à Abidjan contre l’ex-président Laurent Gbagbo qui s’est mué en rébellion et la prise de contrôle du centre, du nord et de l’ouest du pays. Des membres de sa famille et de sa garde rapprochée ont été également tués le même jour.
L’avocat du commandant Séka, Me Mathurin Dirabou, a donné avec précision son emploi du temps dans lequel figure notamment la protection d’Alassane Ouattara, élu président en 2010, et qui s’était réfugié chez l’ambassadeur d’Allemagne craignant pour sa vie.
« Il n’y a aucune preuve, c’est la parole des uns contre celle des autres »a-t-il dit, assurant que les rapports balistiques et d’autopsie innocenteraient son client, déjà condamné à 20 ans de prison dans une autre affaire et souvent présenté par la presse ou par le tribunal comme un tueur.