Les avocats du président sud-africain, Jacob Zuma ont concédé mardi, devant la justice qu’il y avait eu erreur d’interprétation de la loi et que le chef de l’Etat avait eu tort de ne pas rembourser une partie de l’argent public dépensé pour la rénovation sa résidence privée.
L’opposition a saisi la Cour constitutionnelle, qui a commencé à examiner l’affaire. Il s’agit d’un spectaculaire retournement de situation dans un scandale qui empoisonne le mandat du président Zuma depuis près de deux ans.
Un revirement qui a pris tout le monde au dépourvu. Après avoir passé deux ans à clamer son innocence et refuser de rembourser un centime, le chef de l’Etat a fini par céder et ses avocats ont admis qu’ils avaient mal interprété la loi.
Pour Prince Mashele, analyste politique, cette volte-face de dernière minute est stratégique : « Jusqu’à présent, le chef de l’Etat avait une attitude arrogante, estimant que cette action en justice n’aurait aucune conséquence réelle. Mais probablement, son avocat lui a fait prendre conscience qu’il y avait un risque que la Cour constitutionnelle juge qu’il a violé la Constitution. Et si c’est le cas, il y aurait d’énormes implications politiques pour le président, notamment le Parlement pourrait le destituer ».
Peu de chances que cela arrive puisque l’ANC, le parti du président, au pouvoir depuis la fin de l’Apartheid, est majoritaire au Parlement. Mais ce serait tout de même une incroyable humiliation pour le chef de l’Etat. La question aujourd’hui est de savoir jusqu’où ses alliés sont prêts à le soutenir, alors qu’il est devenu un fardeau pour son parti.
Selon les analystes, si l’ANC obtient de mauvais résultats lors des prochaines élections locales, le parti de Mandela pourrait offrir à Jacob Zuma une porte de sortie honorable en mettant à l’avant ses problèmes de santé.