Le gouvernement marocain a publié mardi un communiqué dans lequel il condamne fermement des propos tenus par le secrétaire sénéral de l’ONU Ban Ki-Moon lors de sa tournée dans les camps Sahraouis de Tindouf en Algérie, le week-end dernier, et dans lesquels il prend clairement parti pour la position indépendantiste du Polisario.
Pour Rabat, le secrétaire général de l’ONU s’est laissé emporter à plusieurs reprises lors de ses déclarations publiques en se rangeant du côté des indépendantistes sahraouis. Un basculement qui n’a pas du tout plu au gouvernement marocain. Les autorités ont pointé du doigt les nombreux dérapages verbaux de Ban Ki-Moon lors de sa tournée en Algérie, et qui risquent de créer une crise diplomatique majeure.
Le gouvernement marocain n’a d’ailleurs pas mâché ses mots dans son communiqué, où il a accusé directement Ban Ki-Moon pour ses propos inappropriés politiquement et contraires aux résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU. Pour le Maroc, le parti pris du secrétaire général de l’ONU est d’autant plus inquiétant qu’aucun de ses prédécesseurs n’a jamais eu de propos aussi catégoriques et discriminatoires sur ce dossier sensible.
Pour les observateurs, ces prises de positions sont d’habitude propres à des ONG proches du mouvement indépendantiste Polisario et non ceux d’un secrétaire général de l’ONU qui se doit de respecter la neutralité de l’organisation onusienne sur un dossier aussi sensible que celui du Sahara. La réponse ferme de Rabat n’est donc pas une surprise en soi, puisqu’elle reflète le sentiment d’incompréhension du Maroc tout entier.
Le dossier relatif au Sahara Occidental est depuis plus de 40 ans un sujet de discorde entre d’un côté les autorités marocaines qui estiment que les provinces sahariennes sont des régions à part entière de leur territoire, et de l’autre l’Algérie, qui soutient le mouvement séparatiste Polisario, lequel réclame l’indépendance des provinces méridionales du Maroc.