Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari ne signera pas le projet de budget 2016, à moins que les législateurs fournissent plus de détails sur la nouvelle législation.
Muhammadu Buhari a refusé d’approuver ce projet de budget record de 30 milliards de dollars que le parlement a adopté la semaine dernière, et qui prévoit une augmentation des dépenses publiques de 20 %, financées en partie par des emprunts.
Buhari n’a pas accepté de signer ce mercredi, le budget 2016, sous le prétexte de ne pas en connaître la teneur. Selon un fonctionnaire du gouvernement, « le président a été incapable de signer le projet de loi parce qu’il ne connaît pas les détails du contenu et quels ajustements l’Assemblée nationale a fait sur une proposition qui lui a été envoyée par le président ».
En adoptant le nouveau projet de budget, le Parlement a, en effet, omis d’ajouter au dossier transmis à Buhari, les détails de ce projet de budget. Un budget ‘‘record’‘ destiné à relancer l’économie du premier pays producteur de pétrole en Afrique et dont les cours ont fortement chuté ces dernières mois.
Au mois de janvier 2016, le ministre nigérian des Finances, Kemi Adeosun déclarait que le pays prévoit d’emprunter environ 5 milliards de dollars auprès de multiples partenaires, et du marché des euro-obligations.
L’adoption de ce budget au Parlement, avait déjà été retardée en raison des erreurs effectuées dans le processus de son établissement. Selon une organisation nigériane qui œuvre pour plus de transparence dans l’action publique, a signalé que dans ce budget sont mentionnées 24 fois, les mêmes dépenses de véhicules, d’ordinateurs et de meubles, le tout pour un montant total de 46,5 milliards de nairas. Une porte ouverte à la corruption selon cette ONG.
Ce budget risque aussi de retarder les projets du président qui veut investir dans les routes, dans l‘énergie électrique et surtout dans la diversification de l‘économie pour réduire la dépendance de son pays des recettes pétrolières.
Pour rappel, les cours mondiaux du pétrole ont chuté de 70 % depuis 2014, privant le Nigeria, premier producteur de brut du continent, de sa principale source de revenus et faisant dégringoler à la fois la croissance et la monnaie locale, le naira. Le président Buhari, élu il y a un an, a fait de la lutte contre la corruption un des principaux axes de sa politique.