Le parquet de N’Djamena a requis jeudi, six mois de prison ferme pour quatre membres de la société civile, opposés à la réélection du président tchadien Idriss Deby Ithno, et poursuivis pour «atteinte à la sureté de l’Etat, trouble à l’ordre public et provocation d’attroupement non autorisé».
Les avocats des quatre membres de la civile ont dénoncé un réquisitoire sévère et politique.
Le verdict sera rendu le 14 avril. Pour l’heure, les quatre opposants ont été conduits à la maison d’arrêt de N’Djamena. Leurs partisans, venus très nombreux les soutenir pendant le procès, ont été violemment dispersés par la police, selon les témoins.
En fait, les quatre opposants avaient été arrêtés parce qu’ils voulaient organiser des manifestations contre la candidature du président Déby pour un nouveau mandat.
Ils ne devraient pas échapper à la peine de prison ferme comme l’a soutenu le procureur de la république du Tchad. Il s’agit de Mahamat Nour Ahmed Ibedou, Younous Mahadjir, Nadjo Kaina Palmer, Céline Narmadji et Albissaty Alazam, qui sont déjà en détention depuis quelques jours. Ils sont assiliés à plusieurs organisations de la société civile tchadienne.
D’autres leaders de l’opposition et des acteurs de la société civile s’étaient rendus devant la maison d’arrêt de N’Djamena pour se constituer prisonniers en solidarité avec leurs collègues. Cette demande avait été rejetée par les autorités qui promettent un procès juste et équitable.