Les électeurs tchadiens se sont rendus dimanches aux urnes pour départager dans le cadre de l’élection présidentielle treize candidats dont le président sortant Idriss Deby Ithno, pressenti candidat favori.
Le scrutin qui a connu une grande affluence des Tchadiens s’est déroulé sans incident et les opérations de vote se sont déroulées dans le calme, dans l’ensemble du pays. Les témoins et les observateurs affirment que les populations ont massivement voté, et dans la plupart des bureaux, le matériel électoral était au complet. Et aussitôt après, le dépouillement des votes avaient commencé, parfois sous les lampes-torches. Les procès verbaux ont été transmis à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Treize candidats étaient en lice pour briguer la magistrature suprême, dont l’actuel chef de l’Etat, Idriss Déby, au pouvoir depuis 25 ans. Ce dernier sollicite un autre mandat de cinq ans. Sa candidature avait fait l’objet de contestation de la part de la société civile et de certains opposants dont cinq ont été arrêtés et jugés. Le verdict de leur procès sera rendu le 14 avril. Le procureur de la république du Tchad a requis six mois de prison ferme contre eux.
Les douze membres de l’opposition qui accepté de concourir contre Idriss Déby ont très peu de chance de l’emporter face à celui qui est arrivé à la tête du Tchad à la suite d’un coup d’Etat perpétré en 1990. Et bien qu’ayant instauré le multipartisme, ses opposants l’accusent de s’y être maintenu par la fraude.
Le président Déby s’est entouré des membres de son ethnie dont il s’assure la fidélité en usant du carnet de chèques. Il ne tolère aucune contestation de rue. L’armée est omniprésente, les droits de l’homme ignorés et la population survit en dessous du seuil de pauvreté en dépit des ressources pétrolières.
Le président Deby qui assure la présidence tournante de l’Union africaine, a mis toute la puissante armée de son pays, ses blindés, son artillerie, son aviation performante au service de la lutte contre les groupes djihadistes au nord malien en 2013, en Centrafrique en 2014, au Cameroun, au Nigéria, du Niger en 2015