Le tribunal de grande instance de N’Djamena a condamné jeudi, quatre opposants tchadiens à quatre mois de prison avec sursis, alors que le procureur de la République avait requis une peine d’emprisonnement ferme.
Les quatre leaders des mouvements de l’opposition Mahamat Nour Ahmed Ibedou, porte-parole de la coalition « Ça suffit », Younous Mahadjir, le secrétaire général de l’Union des syndicats du Tchad, Céline Narmadji porte-parole de la coalition « Trop c’est trop », et Nadjo Kaina Palmer, le porte-parole du mouvement Iyina, avaient été arrêtés en mars dernier.
Ces opposants avaient organisé des manifestations contre la candidature du président Idriss Déby Ithno qui se présentait pour un cinquième mandat consécutif.
Arrêtés et jugés, ces opposants n’attendaient plus que le verdict final de leur procès. Le parquet avait requis qu’ils soient retenus à la maison d’arrêt pendant six mois. Les avocats des opposants avaient jugé ces réquisitions trop sévères, les qualifiant de politiques. Le tribunal n’a pas suivi le parquet et a relaxé les quatre opposants, les condamnant seulement à quatre mois de prison avec sursis.
La nouvelle de leur libération tombe au moment où le Tchad est sous une vive tension due à l’attente des résultats de l’élection présidentielle. Avant même que la Commission nationale électorale indépendante ne publie ces résultats, les opposants font état de nombreuses fraudes et autres irrégularités au cours de ce vote.