Le débat sur la filiation du présent gabonais, Ali Bongo qui était à l’origine d’ordre familial a refait surface dans le pays mais il est animé cette fois-ci par l’opposition à des fins politiciennes.
L’Union sacrée pour la patrie (USP), une coalition de l’opposition gabonaise veut saisir le parlement pour demander la destitution du président Ali Bongo Ondimba, qu’elle accuse elle aussi d’avoir falsifié ses origines.
« Au titre de la semaine qui va courir à compter du 9 mai 2016, l’Union sacrée pour la patrie va saisir le Parlement, l’ultime étape, avant de se retourner vers le peuple souverain, pour prendre rendez-vous avec l’histoire » affirme dans un communiqué de l’USP.
Moukagni Iwangu, l’un des leaders de cette coalition précise «qu’il s’agit d’une saisine effective que l’union sacrée a décidé d’engager pour édifier l’opinion à la fois nationale et internationale sur le déni de justice qui gouverne et prévaut au Gabon».
Le parlement étant dominé par le parti du président Ali Bongo au pouvoir, M. Iwangu estime qu’ « il ne s’agit pas d’un débat de majorité ou de minorité mais un débat de vérité ».
Fin avril, la coalition regroupant la plupart des partis d’opposition et des ONG de la société civile, avait menacé le chef de l’Etat Gabonais de saisir le parlement en vue de le destituer, si dans deux semaines il ne retirait pas sa candidature à l’élection présidentielle prévue fin août ou ne démissionnait pas de ses fonctions.
En cas d’échec de sa saisine du parlement, l’USP a prévenu qu’elle en appellerait «au peuple» pour chasser le président du pouvoir.
Les détracteurs d’Ali Bongo l’accusent d’avoir menti sur ses origines, et d’être en réalité, un enfant nigérian adopté par le défunt président, Omar Bongo durant la guerre du Biafra.
Selon la Constitution du pays, ne peuvent briguer la magistrature suprême que ceux qui sont nés Gabonais.
Cette polémique autour de l’état-civil d’Ali Bongo née par des révélations d’un journaliste français sur les origines du président gabonais, s’étale depuis bientôt un an dans la presse gabonaise et a fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires en France et au Gabon.
Pour Ali Bongo, ces accusations et agitations s’expliquent par l’absence de programme politique de l’opposition gabonaise.
Le chef de l’Etat, élu en 2009 après le décès de son père, a été investi récemment par le Parti démocratique gabonais (PDG) pour se présenter à un deuxième mandat.
A quatre mois de la présidentielle et dans un contexte de nombreuses dissensions et guerres d’egos au sein de la majorité comme dans les rangs de l’opposition, le médiateur de la République, Laure Olga Gondjout, a appelé samedi dernier à l’apaisement au sein de la classe politique.
« Le discours politique est d’une virulence ahurissante, la haine de l’autre a remplacé le débat démocratique », a-t-elle affirmé après une série de consultations politiques, soulignant aussi « la crise sociale avec son cortège d’inégalités, d’exclusions et d’injustices ».