Le président sénégalais Macky Sall a annoncé un « dialogue national » à partir du 28 mai. Selon un communiqué du gouvernement publié jeudi, il s’agit de concertations sur des « questions d’intérêt national » impliquant le pouvoir, les acteurs politiques et la société civile.
L’annonce de ce cadre de concertation intervient deux mois après le référendum constitutionnel du 20 mars, dont l’un des principaux points était une réduction immédiate à cinq ans du mandat présidentiel (sept ans avant le référendum), conformément à une promesse de campagne du président sénégalais.
Le referendum a été organisé après que, sur avis du Conseil constitutionnel qu’il avait saisi, M. Sall a renoncé à appliquer immédiatement cette réduction au mandat en cours, s’attirant des critiques de l’opposition et d’organisations de la société civile qui l’ont accusé d’avoir manqué à sa parole.
Le chef de l’Etat a évoqué « des consultations inclusives sur des questions exclusivement d’intérêt national » dans le cadre de l’appel au dialogue national qu’il a récemment lancé, selon ce communiqué publié à l’issue du Conseil des ministres mercredi soir.
Selon le chronogramme prévu, Macky Sall ouvrira le 28 mai ce dialogue « en recevant les acteurs de la classe politique, ceux de la société civile, du secteur privé, des organisations de travailleurs, les autorités religieuses et coutumières ».
« Le Parti démocratique sénégalais (PDS-opposition), n’a pas encore été officiellement saisi de ces concertations et attend d’être édifié notamment sur leur contenu pour prendre une décision », a déclaré ce jeudi à la presse son porte-parole Babacar Gaye.
L’opposition reproche au président Sall de ne pas dialoguer avec elle depuis son arrivée au pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle de mars 2012.
Le référendum avait porté, outre la réduction du mandat présidentiel, sur quatorze autres points dont le renforcement des droits des citoyens et de l’opposition et des pouvoirs législatif et judiciaire.