Le Roi Mohammed VI a adressé dimanche un message à la présidence en exercice de l’Union africaine, dans lequel il formule la demande expresse du Maroc de réintégrer l’organisation panafricaine après une absence de près de 32 ans.
Le message du souverain a été remis par le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, au chef de l’état tchadien, Idriss Deby qui assure la présidence tournante de l’Union africaine dont les assises du 27 sommet se tiennent les 17 et 18 juillet à Kigali, la capitale du Rwanda. Le Maroc y est représenté par une délégation officielle conduite par le Conseiller du Roi, Taieb Fassi Fihri et comprenant entre autres, le ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar.
Peu avant la cérémonie d’ouverture du sommet de l’UE, les chefs d’Etat et de gouvernement africains se concertaient à huis-clos, sur les points inscrits à l’ordre du jour du sommet, dont la demande de réadmission du Maroc au sein de l’UA.
Après avoir rappelé les engagements historiques du Maroc dans le continent, notamment ceux de Mohammed V et de Hassan II, puis ceux d’aujourd’hui, qui font du Maroc le deuxième investisseur en Afrique, le Roi Mohammed VI est revenu sur les causes du départ du royaume de l’organisation panafricaine.
Dans son message, le souverain alaouite a d’emblée rappelé que « le Maroc, qui a quitté l’OUA n’a jamais quitté l’Afrique. Il a seulement quitté une institution, en 1984, dans des circonstances toutes particulières. Sa relation passionnelle avec son continent explique le sentiment légitime que la reconnaissance d’un pseudo État (La soi-disant république sahraouie –RASD-, NDLR) était dure à accepter par le peuple marocain ».
«Il est, en effet, difficile, ajoute-t-il, d’admettre que le royaume, Nation pérenne et ancestrale, soit comparé à une entité ne disposant d’aucun attribut de souveraineté, démunie de toute représentativité ou effectivité », allusion faite encore à la RASD autoproclamée par le Front Polisario.
Pour le Roi du Maroc, « le temps est venu d’écarter les manipulations, le financement des séparatismes, de cesser d’entretenir, en Afrique, des conflits d’un autre âge, pour ne privilégier qu’un choix, celui du développement humain et durable, de la lutte contre la pauvreté et la malnutrition, de la promotion de la santé de nos peuples, de l’éducation de nos enfants, et de l’élévation du niveau de vie de tous ».
Pour rappel, le Maroc, alors sous le règne du défunt Roi Hassan II, avait quitté en nombre 1984 l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) dont il était membre fondateur, en guise de protestation contre l’admission de la dite RASD.