Quelques jours après l’annonce officielle du Maroc de réintégrer l’Union Africaine, après 32 ans d’absence, l’Algérie a officiellement apporté sa réplique aux conditions annoncés par Rabat pour le retour du Royaume au sein de l’organisation panafricaine.
Par la voix de son ministre des Affaires maghrébines, de l’Union Africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, Alger a exprimé son désaccord, non pas contre l’idée du retour, mais contre la manière, indiquant qu’un pays ne peut pas demander son adhésion à l’UA avec des conditions.
«Un pays ne peut pas demander son adhésion à l’UA avec des conditions, allusion faite à la suspension de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) que le régime algérien soutient à bras le corps.
A aucun moment l’acte constitutif (de l’UA) ne parle de cela» (suspension), a déclaré ce mercredi, le ministre Abdelkader Messahel.
Et le ministre de hausser le ton : « Vous voulez rentrer, vous rentrez mais sans conditions. Il n’y pas de conditions ni de gel ni de retrait ni de suspension. La suspension ne se fait que dans un seul cas, c’est lorsqu’il y a changement anticonstitutionnel dans un pays». Il a néanmoins oublié de préciser qu’à la date d’aujourd’hui, la RASD n’est reconnue ni par l’ONU ni par une quelconque organisation internationale, continentale ou régionale hormis l’Union africaine et que cette même RASD n’a pour territoire que la parcelle de terrain qu’elle occupe dans la localité algérienne de Tindouf au sud-ouest du pays.
En revanche, au 27 sommet de l’Union Africaine qui s’est achevé à Kigali le 18 juillet dernier, 28 pays de l’Union s’étaient alignés du côté du Maroc, dans le dossier du Sahara Occidental. Cet alignement intervenait après la demande officielle effectuée par le roi Mohammed VI, visant à obtenir la réintégration du Maroc dans l’Union.
Abondant dans le même sens que le souverain, ces 28 pays ont purement et simplement demandé à ce que la dite république sahraouie soit écartée de l’Union Africaine.