Le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé a procédé lundi, à un «remaniement technique» au sein de son Gouvernement, au terme duquel il limogé son ministre d’Etat chargé de l’Economie, des Finances et de la Planification du développement, Adji Otèth Ayassor et l’a remplacé par Sani Yaya, qui était ministre délégué, chargé du Budget au sein du même département.
La nouvelle a surpris plus d’un Togolais. Très proche du Chef de l’Etat, le ministre évincé Adji Otèth Ayassor était considéré comme «un indétrônable» du pouvoir de Faure Gnassingbé. En effet, durant presque une décennie, l’homme originaire de Défalé (nord du Togo) a tenu d’une main de fer, les rênes de l’économie togolaise. Une gestion de l’économie togolaise longtemps décriée à la fois par l’opposition et d’autres acteurs du secteur économique national.
Le nom du désormais ex-ministre de l’Economie était, ces derniers temps, très cité dans des scandales financiers, notamment ceux liés aux financements d’infrastructures routières. Pour un chantier de construction de route de 26 milliards Francs CFA, le Ministre Ayassor et son collègue des Travaux publics, Ninsao Gnofam, auraient «encaissé une retro-commission de 10 milliards de FCFA» selon plusieurs journaux togolais dignes de foi. Une affaire qui a fait grand bruit dans la presse locale, avec notamment la convocation à la Direction de la Police Judiciaire (DPJ) des directeurs de publication des journaux suscités.
Selon le décret présidentiel de ce lundi, le ministère de l’Economie, des Finances et de la Planification du développement qu’occupe désormais Sani Yaya, change de dénomination et devient le Ministère de l’Economie et des Finances.
Le président togolais a par ailleurs nommé Mme Nakpah Polo à la tête d’un Secrétariat d’Etat auprès du ministère de la Justice et des Relations avec les Institutions de la République, chargé des droits de l’Homme. Ce portefeuille des Droits de l’Homme marque ainsi son retour dans l’équipe gouvernementale du Togo.