Le président sud-soudanais Salva Kiir a remercié cinq ministres proches de son rival, Riek Machar, selon un décret présidentiel publié mercredi soir, une décision qui vient sans doute aggraver les tensions qui minent l’application de l’accord de paix signé en août 2015 dans le pays.
Les ministres limogés ont été remplacés par des personnalités proches de Taban Deng Gai, chef d’une faction de l’ex-rébellion choisi par Salva Kiir pour remplacer Riek Machar au poste de vice-président. Les changements sont beaucoup plus importants au niveau des ministères de l’Intérieur, de l’Éducation et du Pétrole.
Ces changements interviennent après la démission lundi dernier, de Lam Akol, ancien ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, qui a déclaré que «l’accord de paix (était) mort», en référence à l’accord de réconciliation signé le 26 août 2015 pour mettre fin à la guerre civile née des dissensions entre les factions de Salva Kiir et de Riek Machar.
Une nouvelle étape dans la mise à l’écart de Riek Machar et de ses sympathisants est donc enclenchée, aggravant ainsi les dissensions entre la rébellion et le gouvernement.
Les combats entre les forces gouvernementales et les rebelles dirigés par Riek Machar, avaient repris en juillet dernier à Juba, la capitale, faisant environ 300 victimes. Selon les Nations unies, les affrontements de juillet auraient également 60.000 déplacés, ce qui met le Soudan du Sud dans une situation de catastrophe humanitaire.