Alors qu’il était critiqué par une partie de l’opposition congolaise pour manque d’impartialité dans l’exercice de sa mission, le facilitateur désigné par l’Union africaine pour le dialogue congolais, Edem Kodjo, vient de bénéficier du soutien des ambassadeurs des pays africains accrédités à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC).
« Le groupe des ambassadeurs africains a apporté son soutien total à M. Kodjo pour l’organisation d’un dialogue national inclusif en RDC », a déclaré à la presse, Clément Yandoma, ambassadeur du Congo Brazzaville à Kinshasa et porte-parole du groupe. « Ce dialogue doit absolument se tenir dans un climat de paix, pour la stabilité du pays et de toute la sous-région », a-t-il ajouté en présence d’une dizaine d’autres ambassadeurs.
Un soutien de taille donc pour l’ex-premier ministre Togolais, sur qui repose la lourde responsabilité de conduire la classe politique congolaise vers un dialogue, dans un climat politique très tendu.
Fin novembre 2015, le président congolais, Joseph Kabila dont un nouveau mandat est très contesté par l’opposition, a convoqué un « dialogue national », en vue de réfléchir sur la tenue d’élections apaisées dans un pays où règne un climat politique tendu.
L’opposition avait d’abord boudé ces pourparlers, perçus comme un « piège du pouvoir », avant de donner son accord sous conditions.
Depuis des mois, l’opposition craint que le président sortant, Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2011, dont le mandat prend fin le 20 décembre et à qui la Constitution interdit de se représenter, ne reporte le scrutin présidentiel prévu en fin d’année pour s’accrocher au pouvoir. Dans un arrêt rendu en mai dernier, la Cour constitutionnelle autorise Kabila à rester en fonction si la présidentielle n’est pas organisée.