Alors que l’on s’approche à grands pas de la présidentielle au Gabon, avec une campagne qui bat son plein, un des candidats de l’opposant, Jean Ping, s’est mis en meilleure posture pour tenir tête au président sortant, Ali Bongo Ondimba.
Bénéficiant du désistement des deux autres poids lourds de l’opposition, Casimir Oyé Mba et Guy Nzouba-Ndama qui se sont ralliés à lui, Ping pourrait désormais incarner le candidat unique, voulu par l’opposition pour faire front à Ali Bongo. Alors même que la campagne de séduction de l’électorat se poursuit, jean Ping, dit le «Chinois», annonce déjà les couleurs de son éventuelle élection à la présidence, promettant une étroite collaboration avec la France.
«… Nous avons des relations historiques, de bonnes et de moins bonnes puisque nous avons été colonisés par la France. Nous avons des liens culturels et nous parlons des langues européennes : le français chez nous, l’espagnol en Guinée équatoriale, le Portugais… Nous ne parlons ni russe ni chinois. On ne choisit pas ses voisins comme on ne choisit pas sa famille. Il s’agira donc forcément de l’Europe et singulièrement de la France», a déclaré Jean Ping, dans une interview accordée à la presse internationale, sur sa politique étrangère et son future partenaire privilégié, s’il venait à être élu.
Une position assez surprenante, alors qu’une bonne partie de l’opposition reprochait au présidant sortant, une collaboration «trop étroite» avec l’Hexagone, notamment à travers l’axe France-Afrique.
L’ancien Président de la Commission de l’Union Africaine est également revenu, dans son entretien, sur d’autres sujets d’actualité, notamment son union avec Casimir Oyé Mba et Guy Nzouba-Ndama dans le cadre du scrutin présidentiel du 27 août prochain.
Il a d’emblée, salué la confiance placée en lui par ses collègues de l’opposition et a promis une étroite et pleine collaboration pour aboutir à l’objectif commun, accéder à la magistrature suprême. «Il y a des mesures urgentes à prendre : il faut que nos équipes de campagne fusionnent et que nous intégrions les scrutateurs des trois candidats pour en faire un seul groupe. Nous suivrons les urnes jusqu’au bout et des brigades antifraudes seront mises en place partout…Nous allons également fusionner nos moyens financiers, humains, logistiques et techniques», a-t-il ajouté.
Mais l’ancien collaborateur du président Bongo n’a pas précisé le rôle de chacun de ses alliés, une fois le pouvoir acquis. Et comme dit l’adage au Gabon, Ping semble vouloir «dépecer l’éléphant avant de l’avoir abattu».