Les travaux préparatoires du «dialogue national» proposé par le président sortant de la République Démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, s’ouvrent ce mardi à l’initiative du facilitateur désigné par l’Union Africaine, Edem Kodjo, mais une large frange de l’opposition préfère adopter la politique de la chaise vide et appelle à une journée morte ce 23 août.
Dans la foulée, la Commission électorale évoque un possible report du scrutin initialement prévu pour novembre 2016.
Lors des travaux préparatoires du dialogue national, le facilitateur de l’Union africaine Edem Kodjo devra composer avec l’absence d’une partie de l’opposition, qui a décidé de boycotter ces négociations censées préparer le dialogue entre la Majorité et l’Opposition avant l’élection présidentielle congolaise.
Ce lundi 22 août, les deux principales formations de l’Opposition ont fait savoir qu’elles ne s’assoiraient pas à la table des négociations. Le «Rassemblement» considère la décision du facilitateur de convoquer la classe politique à ce dialogue, «comme une provocation (…)». Parmi les contestataires, Moïse Katumbi et Étienne Tshisekedi de l’UDPS. Ce dernier avait déjà rejeté le dialogue, y voyant une manœuvre du pouvoir visant à valider un report de l’élection présidentielle théoriquement prévue pour fin 2016.
Cette opposition qui exigeait en vain pour sa participation au dialogue, la libération préalable de «tous les prisonniers politiques», a décrété une journée ville morte pour de ce mardi 23 août.
Cette position, estime le Rassemblement dans un communiqué, démontre que Kabila et ses partisans sont de mauvaise foi et constituent l’obstacle à la mise en œuvre de la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Et comme pour envenimer davantage la situation, la Commission électorale vient d’annoncer que la mise à jour des listes électorales en cours, ne pourra pas être achevée avant juillet 2017. Ce qui retardera l’élection présidentielle et permettra à Joseph Kabila de rester au pouvoir après la fin de son mandat en décembre prochain.
Le report du scrutin, justifié par un «manque de fonds et le retard pris dans l’enregistrement des nouveaux électeurs», risque de relancer la contestation politique dans ce pays, où l’opposition n’entend pas laisser le président Kabila aller au-delà de la date d’échéance de son second mandat constitutionnel.