Le suspense reste entier au Gabon, après une longue nuit blanche observée ce mardi par les électeurs gabonais qui attendaient impatiemment les résultats du scrutin présidentiel du 27 août dernier, pour connaitre leur nouveau président.
Pourtant par la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) avait annoncé auparavant, la publication de ces résultats durant la journée de mardi 30 août, pour déclarer de nouveau que ces résultats ne serraient livrés que mercredi.
Et pendant cette attente, l’anxiété et la tension augmentent dans le pays, notamment entre les deux principaux camps, celui du président sortant Ali Bongo, et celui de l’opposant Jean Ping, qui s’est empressé de s’autoproclamer vainqueur de cette joute électorale.
Tard dans la nuit de mardi, la CENAP a annoncé, dans un communiqué lu à la télévision nationale, qu’elle tenait une séance plénière et qu’elle avait commencé ses travaux.
«La plénière n’a jamais commencé », a rétorqué Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, le directeur de campagne de Jean Ping. Selon plusieurs sources, le retard pris dans l’annonce des résultats s’explique par l’absence de certains procès-verbaux, «volontairement bloqués par les gouverneurs des provinces concernées », selon le camp Ping.
Dans la foulée, le camp du président sortant Ali Bongo, dénonce «des ingérences multiples» au bénéfice de Jean Ping, allusion faite à la France et à un Conseiller du président ivoirien, Alassane Ouattara.
Le gouvernement gabonais a ouvertement accusé Mamadi Diané, Conseiller d’Alassane Ouattara, d’être de connivence avec le candidat d’opposition Ping. «Mamadi Diané a tenté de corrompre les responsables de la CENAP, après avoir monté un réseau de hackers pour manipuler les résultats » du scrutin, déplore le porte-parole de campagne d’Ali Bongo, Alain-Claude Billy-Bi-Ndze.
Abidjan a rapidement réagi à cette accusant en annonçant le limogeage de Mamadi Diané par la présidence de la Côte d’Ivoire qui dans un a également «condamné cet acte d’ingérence» dans les affaires intérieures du Gabon.
Les craintes de violences sont assez palpables au sein de la société civile. Les habitants sont restés terrés chez eux, les rues dans les grandes villes comme Libreville et Port-Gentil étaient désertes durant les longues heures d’attente de ces résultats. Les forces de police anti-émeute sont déployées aux points stratégiques de la capitale. Des blindés légers patrouillent et des barrages bloquent l’accès à la présidence.