Le quartier général (QG) de l’opposant gabonais Jean Ping à Libreville, a été pris d’assaut dans la nuit de mercredi à jeudi, par les forces de sécurité, faisant «deux morts et de plusieurs blessés» selon un bilan provisoire avancé jeudi par le camp Ping.
L’assaut a été confirmé par le gouvernement gabonais, qui parle d’une opération légitime. Cet assaut des forces de sécurité gabonaises contre le QG de l’opposant Jean Ping à Libreville vise «des criminels» ayant incendié l’Assemblée nationale, a détaillé tôt ce jeudi, le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze.
«Des personnes armées qui ont incendié le siège de l’Assemblée nationale, se sont repliées au QG de Jean Ping, en même temps que des centaines de pilleurs et de casseurs (…) Il ne s’agit pas de manifestants politiques mais de criminels», a-t-il précisé.
Une intervention naturellement déplorée par l’opposant Jean Ping, candidat perdant à la présidentielle du 27 août dernier. «Ils ont attaqué vers 01 h 00 du matin. C’est la garde républicaine. Ils ont bombardé par hélicoptères, puis ils ont attaqué au sol. Il y a 19 blessés dont certains très graves», a déclaré Ping par téléphone à la presse internationale, précisant qu’il n’était pas sur les lieux.
Zacharie Myboto, président du parti «Union nationale» de l’opposition, présent au QG au moment de l’assaut, raconte que «durant près d’une heure, tout le bâtiment est encerclé. Ils veulent rentrer dans l’immeuble, ils lancent des grenades lacrymogènes, ils tirent (…) Ce sont des violences extrêmes. Cela va être un carnage s’ils tirent dans l’obscurité, car l’électricité a été coupée».
Libreville, la capitale gabonaise et plusieurs autres villes du pays, ont basculé dans la violence, quelques minutes après la proclamation des résultats du scrutin présidentiel du samedi dernier, par la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP). Ces résultats donnent gagnant, le président sortant Ali Bongo, avec 49,80% des suffrages, devant son rival Jean Ping, crédité de 48,23% des voix.
Le siège de l’Assemblée nationale (parlement) a été incendié par les manifestants, des commerces et des pharmacies ont été également saccagés, pillés avant d’être incendiés.