L’opposition en Tanzanie, a décidé de reporter les manifestations qu’elle avait programmé pour ce jeudi, sur l’ensemble du territoire national, pour dénoncer les tendances «antidémocratiques du président John Magufuli».
«Le Chadema annonce la suspension de toutes les activités politiques et manifestations pour un mois. Notre intention n’était pas de donner une mauvaise image du pays, mais au contraire, de l’aider», a déclaré Freeman Mbowe, le président du Chama Cha Demokrasia (Chadema), principal parti de l’opposition dans le pays.
«Les autorités religieuses nous ont demandé de leur donner trois semaines pour trouver une solution à l’actuelle crise politique et nous leur en avons donné quatre (…) Les manifestations de défiance contre les tendances dictatoriales de M. Magufuli se tiendront le 1er octobre 2016», si les négociations en cours sous l’égide de leaders religieux devaient échouer, a-t-il ajouté.
La semaine dernière, la police avait interdit tout rassemblement politique arguant de risques de troubles à l’ordre public après la mort de quatre policiers abattus dans une fusillade à l’extérieur d’une banque de la capitale économique Dar es-Salaam.
La police avait affirmé que ces homicides étaient politiquement motivés, ce que les responsables de l’opposition avaient catégoriquement nié. L’opposition reproche au chef de l’Etat de réduire l’espace démocratique ainsi que la liberté de la presse, des allégations que l’intéressé balaie d’un revers de la main.
Le parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), est dirigé par le président John Magufuli, surnommé le «Bulldozer» et dont les premiers mois de mandat ont été marqués par des actions coup de poing et un style de gouvernance intransigeant, voire brutal.