La tension est loin de faiblir au Gabon, 72 heures après l’annonce de la réélection du président sortant, Ali Bongo Ondimba qui a livré une dure bataille électorale à son principal rival, l’opposant Jean Ping.
Jusqu’à ce vendredi, plus d’une vingtaine de leaders de l’opposition et de la société civile gabonaise sont toujours retenus au quartier général (QG) de Jean Ping, où un assaut a été mené dans la nuit du 31 août dernier par la garde nationale, pour «démanteler le groupe de criminels» qui ont incendié le siège de l’Assemblée nationale du pays.
«Nous sommes 26, toujours au même endroit, en plein air dans l’enceinte du QG. Nous avons dormi à même le sol, avec les moustiques et le crépitement des armes dans le quartier», a confié à la presse internationale, Paul-Marie Gondjout, représentant de Jean Ping à la commission électorale.
«Le procureur est venu pour constater s’il y avait eu des morts durant l’assaut, et a dit qu’il n’y avait aucune information judiciaire contre nous… Nos avocats sont passés hier, ils ont rencontré le procureur qui le leur a confirmé», a ajouté Paul-Marie Gondjout.
Les 26 opposants sont sous la surveillance de la gendarmerie gabonaise depuis l’assaut lancé mercredi, à la suite des émeutes qui ont éclaté peu après la proclamation de la victoire, «volée» selon l’opposition, du président sortant Ali Bongo. Parmi eux, se trouvent notamment Zacharie Myboto, ancien ministre d’Omar Bongo et l’ancien vice-président de la République, Didjob Ding Duvungui.
Le candidat malheureux, Jean Ping, serait quant à lieu, «en sécurité» dans un endroit tenu secret.
Outre cette détention d’opposants, des heurts se sont poursuivis dans la nuit de jeudi à vendredi, entre les manifestants et les forces de l’ordre, ainsi que des scènes de vandalisme et de pillages de commerces dans la capitale Libreville et dans d’autres grandes villes du pays.