Plusieurs affrontements ont été signalés depuis le milieu de la semaine entre des factions rivales de la mouvance djihadiste Boko Haram, des heurts qui pourraient bien entamer la force de frappe du groupe extrémiste nigérian.
A en croire les récentes informations, l’implosion du groupe terroriste affilié à l’Etat Islamique (EI) ne serait pas à écarter. Les rivalités de leadership qui ont provoqué des affrontements meurtriers entre différents combattants du groupe djihadiste, tendent à créditer cette piste.
Début août, Abou Bakr Al Baghdadi le chef de l’organisation terroriste EI, avait annoncé la déchéance du dirigeant de Boko Haram Abubakar Shekau. Ce dernier ne s’était toutefois pas laissé faire, puisqu’il a tout de suite répliqué en retirant sa confiance à l’EI.
Il a en outre procédé à une purge massive au sein de son organisation. Une orientation qui a mis le feu aux poudres, deux clans rivaux s’étant formés au sein du groupe djihadiste.
D’un côté, ceux qui sont pour le maintien d’Abubakar Shekau à la tête de Boko Haram et de l’autre, ceux qui s’y opposent. Ces derniers ont pour mentor un jeune djihadiste de 22 ans, Abou Mosab Al Barnaoui, le propre fils du fondateur historique de Boko Haram, Mohamed Yusuf. Les violences de ces derniers jours sont la conséquence de ces rivalités.
La coalition militaire régionale regroupant quatre pays africains (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger), auxquels s’est joint le Bénin mène d’intenses combats pour venir à bout de Boko Haram. Mais au vu des développements imprévisibles en son sein, l’organisation djihadiste pourrait connaître une fin bien différente de ce que prévoyaient les spécialistes.
Partie de l’État de Borno, dans le nord-Est du Nigeria en 2009, la rébellion de Boko Haram a fait quelque 20.000 morts et provoqué le déplacement ou l’exil de plus de 2,5 millions de personnes au Nigeria même et dans les pays voisins.