La Conférence épiscopale en RD Congo (Cenco) a annoncé son retrait du dialogue politique engagé depuis le 1er septembre dans le pays, mettant en cause la situation chaotique qui prévaut dans le pays depuis deux jours, avec des violences meurtrières liées à la non-convocation de l’électorat pour le scrutin présidentiel à la date du 19 septembre comme prévu par la Constitution.
En « solidarité avec les familles éprouvées et le peuple congolais, la Cenco suspend sa participation au dialogue pour faire le deuil et chercher un consensus large », indique le secrétaire général de la Cenco, l’abbé Donatien Nshole. Le prélat explique que « le sang de nos frères versé pour le respecter de la constitution est une interpellation. Cela ne doit pas nous laisser indifférents. Ça constitue un signe des temps ».
Dans leur communiqué, les évêques catholiques exigent une déclaration claire qui affirme que le président Joseph Kabila ne se représentera pas à la prochaine présidentielle comme l’exige la Constitution.
La « Cenco rappelle, par respect de la Constitution et du cadre constitutionnel, que tout accord politique à convenir doit tenir compte de certains fondamentaux, dont le fait que ce soit clairement établi et stipulé que l’actuel président ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle et cela doit être dit dans l’accord », souligne l’abbé Nshole.
Et la Cenco de réclamer également que les dates des scrutins soient « clairement définies, le plan de décaissement doit également être fixé dans cet accord et le comité de mise en œuvre doit aussi être fixé ».
Les violences de lundi, se sont poursuivies mardi à Kinshasa et dans d’autres villes du pays, avec l’incendie de siège de trois partis politiques de l’opposition, dont l’UDPS de l’opposant Etienne Tshisékédi.
Le gouvernement parlait lundi de 17 morts mais l’opposition et les organisations non-gouvernementales évoquaient plus d’une cinquantaine de personnes tuées.