L’invitation au dialogue formulée par le président élu Ali Bongo Ondimba à son adversaire Jean Ping, n’a pas reçu l’approbation de l’intéressé. L’équipe de Jean Ping a fait savoir, lors d’une conférence de presse, mercredi à Libreville, qu’elle fermait la porte à tout dialogue avec Ali Bongo, tant que le contentieux électoral demeure entier.
« Comment envisager une telle rencontre, alors que la vérité des urnes n’est pas rétablie ? », a affirmé le porte-parole de Jean Ping, Jean-Gaspard Ntoutoume, soulignant toutefois, que « Jean Ping est une personnalité rompue au dialogue et convaincue de sa pertinence ». La veille pourtant, Ali Bongo, dont la réélection est contestée par l’opposition, avait par l’intermédiaire de son porte-parole appelé son rival au dialogue.
Ali Bongo «est prêt à rencontrer tous les candidats de la dernière élection présidentielle, y compris Jean Ping, afin que plus aucun Gabonais ne trouve la mort sous prétexte d’une revendication démocratique dont les mécanismes de résolution sont prévus par la loi et connus de tous », avait assuré mardi soir à la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nzé.
Le porte-parole de Jean Ping a également demandé l’«ouverture d’une enquête internationale pour faire toute la lumière sur les nombreux morts enregistrés depuis le 31 août », évoquant des « dizaines de Gabonais tués » lors des violences post-électorales et l’assaut du QG de Jean Ping.
Au même moment, du côté de la Cour constitutionnelle, dont la décision dans le règlement du contentieux électoral est attendue vendredi 23 septembre, les choses semblent évoluer. En effet, le recomptage des voix par bureau de vote, aurait démarré au niveau de la Cour.
Ce décompte des voix se fait par 9 juges constitutionnels et plusieurs juges assistants. Ils réexaminent en détails les procès-verbaux des différents bureaux comme l’a demandé Jean Ping, candidat de l’opposition, ainsi que la société civile gabonaise.