Au Mali, des voix se sont élevées ce week-end au sein de l’opposition, pour réclamer le retour au pays de l’ancien président malien Amadou Toumani Touré, exilé au Sénégal depuis sa chute en mars 2012.
C’est dans les rues de Bamako que l’opposition a choisi de faire porter sa voix. A l’appel de 13 partis d’opposition, les manifestants, évalués à près de 100.000 personnes par les organisateurs et à moins de 2.000 par la police, ont dénoncé la gestion des affaires publiques par le gouvernement.
Il ont également critiqué la loi électorale et réclamé « la tenue de concertations nationales » pour la bonne marche du processus de paix, ainsi que l’accès de l’opposition à la télévision publique. « Depuis trois ans, on piétine au Mali. On a oublié que Kidal -dans le nord du pays- fait partie du Mali » , a déploré le chef de file de l’opposition, le député Soumaïla Cissé.
Pour lui, les choses vont mal dans le nord et le centre du Mali. « Le Mali a un gouvernement qui tâtonne. On ne sait pas où on va ». Il s’est également interrogé sur la gestion électorale. « Comment peut-on gérer un pays si on oublie l’opposition », s’est interrogé M. Cissé avant de réitérer son désaccord avec la loi électorale adoptée en septembre dernier par l’Assemblée nationale.
Le chef de file de l’opposition estime que cette loi « essaie d’exclure des candidats, d’éloigner les femmes des postes de responsabilité et ne fait pas confiance aux jeunes ». L’opposition manifeste aussi pour « réclamer le retour au pays de l’ancien Président Amadou Toumani Touré…», a déclaré pour sa part, Oumar Dicko, un autre responsable de l’opposition.
L’ancien président, appelé aussi ATT, avait été renversé le 22 mars 2012, à quelques semaines de la fin de son deuxième quinquennat, par des militaires qui l’accusaient d’incurie dans la lutte contre les groupes armés actifs dans le nord du pays. Il est menacé d’un procès pour « haute trahison » par l’actuel gouvernement du président Ibrahim Boubacar Keïta.