La partie de l’opposition en Mauritanie, impliquée dans le dialogue national en cours depuis deux semaines, sur la révision de la Constitution, a déclaré être totalement opposée à toute discussion sur un troisième mandat présidentiel, évoquée par le porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh.
De son côté, l’opposition radicale réunie au sein du Forum national pour la démocratie (FNDU), qui boycotte ce dialogue, dit percevoir dans ces dernières déclarations en faveur d’un mandat supplémentaire pour le président Mohamed Ould Abdel Aziz, les prémices d’un «coup d’Etat contre la Constitution», mettant en garde contre les conséquences «très graves pour le pays» d’une telle démarche.
Alors que le document présenté par le parti au pouvoir «l’Union pour la République», qui participe au dialogue, ne fait pas mention de la question des mandats présidentiels, Mohamed Lemine Ould Cheikh avait pourtant indiqué que la modification de la limite de deux mandats présidentiels serait à l’ordre du jour des discussions.
D’autres réformes constitutionnelles annoncées par le parti du président au pouvoir, portent notamment sur la modification du drapeau national, l’extension du pouvoir du président de la République dans les amendements des projets de loi, et l’inscription dans la Constitution, des différentes situations de vacances du poste de président de la république avec la création du poste de vice-président de la République.
Le président sortant, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui achèvera son second mandat de cinq ans en 2019, a récemment assuré qu’il respecterait l’engagement, pris lors de son investiture en août 2014, de se conformer à la limitation constitutionnelle des mandats et de «ne contribuer en aucune manière» à la changer.