L’Assemblée nationale du Burundi, le premier pays africain visiblement bien décidé à rompre avec la Cour pénale internationale (CPI), a adopté ce mercredi, à une écrasante majorité, le projet de loi portant sur le retrait du pays de l’institution judiciaire internationale.
Devant un hémicycle qui affichait complet, le ministre burundais de la justice a exposé le projet de retrait du pays de la CPI. A l’issue d’un débat houleux, 94 des 110 députés présents ont voté pour le retrait, deux contre et 14 se sont abstenus.
Le vote de ce projet de texte intervient une semaine après que le Burundi ait dénoncé «un complot de la communauté internationale» qui vise à lui «faire du mal», en référence à l’ouverture quelques jours plus tôt, d’une enquête de l’ONU sur les violations des droits de l’homme qu’auraient commises les autorités de Bujumbura depuis avril 2015.
Un rapport de l’ONU publié le 20 septembre avait accusé nommément Bujumbura d’être responsable de graves violations des droits, systématiques et constantes, tout en mettant en garde contre les autorités de ce pays, de possibles «crimes contre l’humanité» et un «grand danger de génocide».
Dans ce contexte, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda avait déjà lancé, depuis avril dernier, un examen préliminaire sur des meurtres, tortures et viols qui auraient été commis au Burundi.
C’est maintenant au Sénat, largement dominé par le parti au pouvoir, de se prononcer sur le projet de loi qui sans nul doute, sera adopté sans encombre, ouvrant ainsi la voie au président, Pierre Nkurunziza de signer l’acte de promulgation de cette loi.