Le Roi Mohammed VI a débuté mardi une tournée qui le mènera dans des visites officielles dans trois pays d’Afrique de l’Est, un déplacement stratégique pour le Maroc qui inscrit ses partenariats africains dans le cadre d’une coopération volontariste Sud-Sud.
Après plusieurs pays subsahariens et d’Afrique de l’Ouest et du Centre, le Maroc entend désormais être plus présent en Afrique orientale anglophone. Une région avec laquelle le Maroc dispose jusqu’à présent de peu d’accords bilatéraux. C’est visiblement pour inverser la situation et combler le vide dans les relations du Maroc avec ces pays que le souverain marocain effectue ce périple dans la région.
Après le Rwanda, Mohammed VI visitera la Tanzanie et l’Ethiopie, dans une tournée qui s’inscrit dans la continuité des efforts déployés par le Royaume chérifien pour tisser davantage de liens économiques en Afrique.
La tournée de Mohammed VI sera ainsi marquée par la dynamisation des échanges avec les pays de la région, à travers des accords bilatéraux dans des domaines aussi variés que le commerce, les investissements, la banque, les assurances, le BTP, les télécommunications et les énergies renouvelables dont le Maroc est un pionnier en Afrique.
Il s’agit d’autant de secteurs dans lesquels les entreprises marocaines ont fait leurs preuves en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina, Gabon, etc.
Cette tournée revêt également une importance politique et stratégique pour le Maroc. En effet, le pays essaye de nouer autant que possible des relations avec les pays d’Afrique de l’Est afin d’attirer à sa cause les derniers indécis sur l’affaire du Sahara.
Cette région située dans le sud du Royaume chérifien, fait l’objet depuis les années 1970 d’un différend entre le Maroc, qui a recouvert ce territoire après le départ des colons espagnols, et les séparatistes du mouvement du Polisario, soutenu par l’Algérie voisine.
L’actuelle tournée du souverain est ainsi à mettre sur le compte de la volonté du Maroc de réintégrer l’Union Africaine, 32 après avoir quitté la défunte OUA, et ce dans l’objectif sans doute de plaider avec plus de force sa cause territoriale.