Le président soudanais Omar El Béchir a proposé hier mercredi, de nommer un Premier ministre, un poste qu’il avait supprimé il y 27 ans, après son accession au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat soutenu par les islamistes, contre le Premier ministre de l’époque, Sadiq al-Mahdi.
D’après Al-Rashid Haroon, un conseiller du président El Béchir, «la proposition du président s’inscrit dans les changements à faire dans la Constitution sur la base des recommandations du dialogue national».
Le nouveau Premier ministre, a-t-il précisé, devrait être désigné dans les deux prochains mois. Il s’agit de la première décision d’une série de changements qui devront voir le jour avec la nouvelle Constitution que recommandent les participants au dialogue national.
En ce mois d’octobre 2016, le Soudan a connu le second round du dialogue national, après celui d’octobre 2015 qui était destiné à résoudre les problèmes économiques et les insurrections qui minent le pays. Mais ces pourparlers ont été boycottés par la plupart des groupes armés et des partis de l’opposition soudanaise.
A l’issue du dernier dialogue, le président Béchir a présenté un document qui devrait servir de cadre à une nouvelle constitution. Un document qui n’a été paraphé que par le gouvernement et quelques petits partis d’opposition et certains groupes rebelles.
Le président Béchir est l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé en 2009, par la Cour pénale internationale (CPI) qui l’accuse de crimes de guerre au Darfour, une région de l’ouest du Soudan, où un conflit qui dure depuis 2003, a déjà fait 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés selon l’ONU.