Le président gambien, Yahya Jammeh (51 ans), qui est au pouvoir depuis 22 ans à Banjul, vient de déposer sa candidature pour briguer un 5ème mandat à la présidentielle du 1er décembre prochain.
«Peu importe ce que les gens disent de moi, je n’en suis pas touché… Je n’écoute personne parce que je sais ce qui est important. C’est entre moi et Dieu. On veut écouter tout le monde, et satisfaire tout le monde, et on finit par satisfaire des méchants. Faites ce qui est juste, assurez-vous de ne satisfaire que Dieu le Tout-Puissant », a déclaré le président Jammeh à la presse, après le dépôt de son dossier de candidature à la Commission électorale indépendante (CEI), au dernier jour du délai prévu à cet effet.
Le président gambien a saisi l’occasion pour étaler quelques projets de son programme s’il est élu, notamment la gratuité pour tous, de l’éducation, l’accès aux soins de santé, assurant que la responsabilisation des femmes serait l’un de ses dossiers prioritaires.
Deux autres candidats sont en lice, dans ce le scrutin à un seul tour, prévu pour le 1er décembre prochain à l’issue de la campagne électorale qui démarre le 16 novembre courant. Il s’agit d’Adama Barrow, soutenu par une coalition de l’opposition, et de Mama Kandeh, ex-membre de l’APRC, candidat du Congrès démocratique de Gambie (GDC), un parti récemment créé.
Depuis son accession au pouvoir par un coup d’Etat en 1994, Yahya Jammeh dirige la Gambie d’une main de fer. Son régime est accusé par des ONG et le département d’Etat américain, de disparitions forcées et d’harcèlement de la presse et des défenseurs des droits humains, des accusations toujours rejetées en bloc par Jammeh et ses coéquipiers.
Le 25 octobre dernier, le pouvoir de Banjul a annoncé le retrait de la Gambie de la Cour Pénale Internationale (CPI), une décision qui a suscité l’inquiétude des ONG et de l’opposition dans le pays.