Une semaine après l’annulation de sa condamnation à mort pour son rôle dans des évasions massives de prison et des attaques contre la police durant la révolte qui a chassé l’ex-président Hosni Moubarak du pouvoir en 2011, la Cour de cassation égyptienne a annulé mardi, la peine de prison à vie prononcée contre l’ex-président islamiste Mohamed Morsi dans un procès pour espionnage et ordonné un nouveau procès dans cette affaire.
Des avancées notables pour l’ancien président islamiste et ses partisans, cible d’une répression sanglante depuis sa destitution en juillet 2013 par l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al Sissi, qui dirige aujourd’hui le pays d’une main de fer.
En réaction à ce verdict, Me Abdel Moneim Abdel Maqsoud, l’un des avocats de Morsi, a expliqué que « la Cour de cassation, tout au long de son Histoire, est toujours restée loin des questions politiques », précisant néanmoins, que la décision judiciaire annulée mardi, était « entachée de vices juridiques ».
Au total, la cour a annulé mardi les lourdes peines retenues contre 22 détenus islamistes, dans un procès pour espionnage au profit de parties étrangères. Il leur a été reproché d’avoir fourni au Hamas palestinien, au Hezbollah libanais et à l’Iran « des rapports de sécurité » pouvant les aider à mener des attaques terroristes contre l’Egypte, pour y semer le chaos et renverser le régime en place.
A ce jour, le seul verdict définitif rendu par la Cour est une peine de 20 ans de prison prononcée en avril 2015 contre Mohamed Morsi, pour des violences contre des manifestants durant sa courte mandature.
La Cour de cassation doit commencer à étudier à partir du 27 novembre l’appel interjeté par Morsi dans un autre procès pour espionnage, où il a été condamné à la prison à vie avec 10 co-accusés pour le vol de « documents relevant de la sécurité nationale » et leur livraison au Qatar, selon l’acte d’accusation.
Dans les semaines ayant suivi la destitution de Morsi, plus de 1.400 manifestants islamistes avaient été tués, des dizaines de milliers de personnes emprisonnées et des centaines d’autres condamnées à mort.