Le président sortant de la Gambie, Yahya Jammeh a décidé de déposer un recours en annulation du scrutin, auprès de la Cour constitutionnelle de son pays, après avoir annoncé qu’il n’acceptait pas les résultats du scrutin présidentiel du 1er décembre dernier, alors qu’il avait déjà concédé sa défaite et félicité le candidat vainqueur.
C’est le parti du président Jammeh, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC) qui a annoncé, ce week-end, la démarche du président sortant devant la Cour suprême, compétente en matière de litiges électoraux.
«La déclaration télévisée du président était un prélude au recours que l’APRC est en train de préparer devant la Cour suprême contre une décision frauduleuse de l’IEC» (Commission électorale indépendante), lit-on dans un communiqué du parti.
Selon des juristes, la saisine de la Cour doit intervenir dans les dix jours suivant la proclamation des résultats, soit en l’occurrence le 12 décembre. Mais ce lundi étant férié dans le pays, en raison de la fête de dimanche, ce recours ne devrait être déposé que demain mardi. Par ailleurs, la Cour suprême n’étant pas au complet, plusieurs juges devront être nommés avant qu’elle ne puisse statuer.
La volte-face de Yahya Jammeh, une semaine après avoir reconnu sa défaite, a surpris tout le monde, et suscité moult indignations, aussi bien sur le plan national qu’international. Le Sénégal était l’un des premiers à condamner ce revirement, que Dakar juge «dangereux pour la démocratie et la stabilité» en Gambie.
La CEDEAO et l’Union Africaine (UA) ne sont pas du reste. L’UA avait d’ailleurs annoncé l’envoi d’une délégation de chefs d’Etats à Banjul pour tenter de trouver une solution, mais le président Yahya Jammeh, encore en fonction jusqu’en janvier 2017, s’y aurait opposé.
Durant le week-end, la tension était palpable dans le pays, notamment la capitale, où l’on enregistrait une forte présence des forces de l’ordre.