La vie socio-politique en République Démocratique du Congo (RDC), va-t-elle basculer en ce jour du 19 décembre 2016, date où prend fin officiellement le mandat du président sortant, Joseph Kabila ?
C’est la grande question qui, sur fond d’inquiétude et de grande angoisse, taraude l’esprit des Congolais, dont la majorité exige le départ du chef de l’Etat, au soir de cette date, comme le prévoit la Constitution.
Depuis hier dimanche, la capitale Kinshasa, ainsi que toutes les autres grandes villes du pays, ont été cadrées par la police et l’armée, pour contrecarrer toute éventuelle manifestation de la population. Lundi matin encore, la présence militaire était davantage renforcée, au grand dam des populations qui ne savent pas pour l’instant, à quoi s’attendre.
Dans cette ambiance morose, où les populations ont encore à l’esprit, les sanglants événements du 19 octobre dernier, peu de commerces ont ouvert, certains préférant attendre voir l’issue de la journée. D’autres, pour leur part, préfèrent carrément prendre congé de leur patrie, en attendant que la baisse de la tension dans le pays.
Leurs craintes se sont notamment renforcées après la suspension la semaine dernière, du dialogue initié par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Ces discussions qui devraient reprendre le mercredi 21 décembre, visent à éviter à la RDC, un nouveau cycle de violences, après l’accord conclu entre la majorité et une partie de l’opposition, pour maintenir Joseph Kabila au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, et qui renvoie les élections tant réclamées par l’opposition, au mois d’avril 2018.
Au pouvoir depuis une dizaine d’années déjà, Joseph Kabila est accusé par son opposition, conduite par Étienne Tshisekedi, de ne pas vouloir organiser les élections dans le pays, afin de se maintenir au pouvoir après les deux mandats auxquels l’autorise la Constitution. L’opposition réunie au sein de la coalition «Le Rassemblement», a promis de tout faire pour écarter le président Kabila de la tête du pays, au soir du 19 décembre, et de doter le pays d’un régime spécial, dont la principale tâche sera d’organiser des élections générales.