Le Soudan est en passe de rétablir le poste de premier ministre, supprimé depuis la prise de pouvoir du président Omar el-Béchir lors d’un coup d’Etat en 1989. Les élus du peuple ont voté ce mercredi effet, un amendement introduit par le pouvoir.
Le projet d’amendement approuvé à l’unanimité par les 387 députés présents sur un total de 425, confère au Premier ministre, les prérogatives du «pouvoir exécutif dans le pays». En revanche, le chef de l’Etat se réserve «le pouvoir de former le gouvernement et de limoger des ministres».
Béchir avait proposé en octobre dernier, de nommer un Premier ministre dans le cadre du «dialogue national» entre le gouvernement soudanais et des groupes de l’opposition. Ce dialogue devant conduire à une nouvelle Constitution, a été organisé par Khartoum entre octobre 2015 et octobre 2016. Il vise aussi à résoudre les problèmes économiques et les insurrections qui minent le pays. Mais il a été boycotté par la plupart des groupes armés et des partis de l’opposition.
Au pouvoir depuis 25 ans déjà, Béchir est recherché depuis 2009 par la Cour pénale internationale (CPI) pour répondre de crimes de guerre et génocide au Darfour, région de l’ouest du Soudan, théâtre d’un conflit sanglant depuis 2003.