D’après des informations émanant de sources officielles sénégalaises, le président Macky Sall a donné son accord samedi dernier à Bamako, lors du sommet France-Afrique, pour accueillir sur son territoire, le nouveau président élu de la Gambie, Adama Barrow, jusqu’à son investiture ce 19 janvier.
«Le président de la République du Sénégal a répondu favorablement à la demande de son homologue du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, présidente en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), en marge du sommet France-Afrique… M. Barrow est à Dakar depuis dimanche», a annoncé l’Agence de presse sénégalaise (APS), citant une source officielle.
Une mesure qui ne rassure pas tout le monde, certains estimant que la CEDEAO joue un «jeu dangereux». En effet, des observateurs estiment que les agissements de l’institution conduite par Ellen Johson Sirleaf ces derniers temps, n’est pas de nature à apaiser la tension déjà palpable en Gambie. «C’est risqué pour un président élu, qui n’est pas encore rentré en fonction, de s’absenter ainsi du pays, alors que sa victoire est toujours contestée. Et si Jammeh fermait les frontières ?», a ironisé un observateur.
Déjà vendredi dernier, alors qu’elle venait d’achever une visite à Banjul, pour des négociations avec le président sortant, Yahya Jammeh, la délégation de la CEDEAO avait décidé de ramener avec elle à Bamako, le président élu, Adama Barrow, pour représenter la Gambie au sommet France-Afrique. «C’est une atteinte à la constitution gambienne, car même si nul n’approuve la position de Jammeh, il reste pour l’instant, le président légitime de la Gambie, et ce, jusqu’au 18 janvier. Et la CEDEAO se devait de respecter cela», a déploré notre observateur, estimant qu’Adama Barrow n’avait pas sa place à Bamako.
Des «erreurs» de la CEDEAO qui laisseraient présager un dénouement difficile de la crise gambienne, qui oblige déjà nombre d’habitants à fuir le pays, craignant des heurts.