Le parlement de la Gambie a décidé de prolonger le mandat du président sortant, Yahya Jammeh, de 90 jours, alors que ce dernier devrait quitter le pouvoir ce mercredi 18 janvier à minuit, pour laisser la place nouveau président élu, Adama Barrow, conformément à la constitution du pays.
Une décision qui enlise davantage ce petit Etat anglophone de l’Afrique de l’Ouest, dans une crise postélectorale qui sévit depuis le 9 décembre dernier, date à laquelle le président sortant Jammeh, avait décidé de remettre en cause les résultats de la présidentielle du début du mois, qu’il avait pourtant acceptés en félicitant son adversaire, Adama Barrow, déclaré vainqueur par la commission électorale du pays.
Les pressions internationales ne changeront rien à la position du président Jammeh, qui cumule déjà plus d’une vingtaine d’année à la tête de la Gambie. Dénonçant une «ingérence étrangère » dans les affaires de son pays, Jammeh a décrété ce mardi, un état d’urgence de 7 jours en Gambie, approuvé ce mercredi par le parlement.
Un état d’urgence qui intervient alors que le nouveau président élu, Adama Barrow, séjourne depuis le week-end dernier, à Dakar, sur demande de comité de médiation de la CEDEAO, conduit par les présidents Muhammadu Buhari du Nigeria et Ellen Johnson Sirleaf du Libéria. Des observateurs avaient jugé ce «exil» du président élu, comme étant une «erreur» tactique de la CEADEAO, à la veille de l’investiture.
D’un autre côté, le président de la Cour suprême gambienne, Emmanuel Fagbenle, saisi par Yahya Jammeh contre l’investiture de son successeur élu Adama Barrow, prévue ce 19 janvier, s’est récusé en début de cette semaine, de l’examen du dossier.