La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé vendredi, la suspension de son offensive militaire lancée la veille en Gambie, pour contraindre le président sortant Yahya Jammeh à céder le pouvoir à son successeur Adama Barrow.
Selon son président Marcel Alain de Souza, la CEDEAO a chargé le président guinéen, Alpha Condé de mener une dernière médiation pour convaincre le président sortant, Jammeh de céder pacifiquement le pouvoir au président élu après son échec à la présidentielle du 1er décembre dernier en Gambie.
Cette « dernière médiation » sera conduite par le président guinéen Alpha Condé à Banjul vendredi jusqu’à midi (heure locale et GMT), a déclaré à la presse à Dakar, Marcel Alain de Souza.
« On a arrêté les opérations et on a donné un ultimatum », a ajouté le président de la CEDEAO qui assistait dans l’après-midi à la prestation de serment, au siège de l’ambassade de Gambie au Sénégal, du nouveau président gambien Adama Barrow.
« Si à midi il n’accepte pas de quitter la Gambie sous la bannière du Pr Condé, alors les troupes vont passer à l’intervention militaire proprement dite », a-t-il averti.
Avant d’aller à Banjul, le médiateur africain, Alpha Condé se rendra d’abord en Mauritanie pour y rencontrer le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui avait mené la précédente mission auprès de Yahya Jammeh mercredi soir.
Dans la soirée de jeudi, après avoir reçu l’aval du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU), la CEDEAO a mis en exécution sa menace d’intervenir militairement en Gambie, pour déloger le président Yahya Jammeh, dont le mandat a expiré le 18 janvier dernier, et qui s’accroche au pouvoir.
Entretemps, le président élu de la Gambie, Adama Barrow qui s’est installé au Sénégal le week-end dernier, a prêté serment en tant que successeur officiel de Yahya Jammeh, devant le président de l’Ordre des avocats gambien, Sheriff Tambadou et en présence de nombreux ambassadeurs et responsables d’organisations internationales et régionales.