Après deux semaines d’exil au Sénégal pour des raisons sécuritaires, le nouveau président de la Gambie, Adama Barrow, à annoncé pour ce jeudi, son retour à Banjul, la capitale gambienne, pour prendre ses fonctions au palais présidentiel, après avoir prêté serment à l’ambassade de la Gambie depuis son exil à Dakar.
Très actif sur les réseaux sociaux, c’est sur son compte facebook que le président Barrow a d’abord annoncé son retour au bercail, pour ce jeudi à 16H00 heure locale, une information qui sera confirmée plus tard, par son conseiller Mai Fatty, présent avec lui au Sénégal, et par la présidence sénégalaise.
Le retour de Barrow à Banjul, est très attendu, car il représente pour ce peuple martyrisé depuis plus de deux décennies par le régime dictatorial de Yahya Jammeh, le début d’une ère nouvelle, où l’espoir d’une meilleure vie est désormais permis.
Et les défis à relever pour le nouveau président sont de taille. Il s’agira d’abord de relancer l’économie du pays déjà inquiétante, selon le porte-parole du président Barrow, qui dénonçait en début de semaine, la disparition d’un montant de 11 millions de dollars des caisses de l’Etat, dans les derniers jours de la crise.
Mais la tâche sera beaucoup plus ardue sur le plan sociale, où il faudra panser les plaies laissées par le précédant régime, réconcilier les Gambien entre eux, et répondre aux attentes d’une population à forte proportion de jeunes, décimée par le chômage et la pauvreté.
Mais pour y arriver, le pouvoir Barrow devra se doter d’une administration, une autre paire de manche… En effet, la mise en place de cette administration semble déjà mal engagée, avec la vice-présidente choisie par M. Barrow, Fatoumata Jallow Tambajang, atteinte par une limite d’âge constitutionnelle.
A ces défis, s’ajoute celui de la sécrité. Le nouveau chef de l’Etat a d’ailleur demandé la poursuite de l’opération militaire de la CEDEAO en Gambie, malgré le départ de Yahya Jammeh, accueilli par la Guinée équatoriale.
« Le président Adama Barrow nous a demandé deux ou trois semaines pour que nous puissions étudier s’il y a des stocks d’armes quelque part. Et s’il y a des mercenaires cachés quelque part », a déclaré le président de la Commission de la CEDEAO Marcel Alain de Souza.
Justement pour des raisons de sécurité, le nouveau président gambien « résidera chez lui jusqu’à nouvel ordre plutôt qu’à la présidence, où la force de la CEDEAO, sous commandement sénégalais, a installé son état-major », a indiqué à la presse ce mercredi, son porte-parole.