La majorité au pouvoir au Burundi a annoncé ce jeudi, son refus de discuter avec l’opposition et se dit pour une réforme de la Constitution, projetant le dialogue politique pour une sortie de crise du pays dans une nouvelle impasse.
Le médiateur régional dans cette crise, l’ex-président tanzanien Benjamin Mkapa, avait invité hier, le gouvernement du Burundi et son opposition à venir discuter à Arusha, en Tanzanie, des «questions de fond» qui alimentent depuis près de deux ans, la crise politique majeure dans ce petit pays des Grands Lacs.
Mais le gouvernement burundais a boudé l’invitation, annonçant qu’il ne participerait pas à cette nouvelle tentative de dialogue inter-burundais. Le pouvoir de Bujumbura dénonce en effet, la présence parmi les invités, «de certains acteurs violents, notamment des putschistes recherchés par la justice…, ce qui empiète sur la souveraineté du Burundi», selon un communiqué du porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba.
Le gouvernement burundais s’insurge également contre la présence à Arusha, de Jamal Benomar, conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies, «qui a été récusé par le gouvernement du Burundi».
Cette crise politique au Burundi, qui a fait plus de 500 morts et poussé plus de 300.000 Burundais à l’exil, avait été déclenchée par la candidature controversée du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat en avril 2015. Ce dernier avait été réélu en juillet de la même année, au terme d’un scrutin boycotté par l’opposition.