Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a décidé de soumettre au référendum, son projet de révision constitutionnelle, approuvé par l’Assemblée nationale mais rejeté par le Sénat.
Le nouveau texte prévoit notamment la suppression du Sénat et le changement du drapeau national. Il a été adopté le 9 mars par les députés, mais 33 des 56 sénateurs ont voté contre le texte qui a été finalement rejeté.
«Par ce rejet, nous sommes arrivés à une situation de blocage. Or, nous avons une porte de sortie: aller en référendum conformément à l’article 38 de la Constitution», a donc suggéré le président Mohamed Ould Abdel Aziz, lors d’une conférence de presse mercredi tard dans la soirée.
Selon le chef de l’Etat, cet article 38 lui «offre incontestablement le droit de recourir au référendum pour consulter directement le peuple». Aucune date n’a toute fois pas été annoncée, mais le président Mohamed Ould Abdel Aziz a laissé entendre, que cette consultation électorale sera organisée «le plus rapidement possible».
Pour être validé, le projet devait être adopté par chacune des deux chambres du Parlement à la majorité des deux tiers et ensuite être soumis à un congrès parlementaire. Parmi les 33 sénateurs ayant voté contre le projet de révision, figurent 24 de la majorité au pouvoir.
«Le fait que des sénateurs de la majorité votent contre l’avis de leur camp, traduit un dysfonctionnement dans notre démocratie et est inacceptable au plan moral et éthique », a déploré le président. « Nous ne pouvons pas admettre que les 33 sénateurs qui ont voté contre les amendements, tiennent tout un peuple en otage », a-t-il ajouté.
Outre la suppression du Sénat que devront remplacer des conseils régionaux, et le changement du drapeau, le projet de révision constitutionnelle prévoit aussi la suppression de la Haute cour de justice, du médiateur de la République et du Haut conseil islamique. Des changements que l’opposition radicale n’entend pas laisser passer.