Allié de taille du président du Bénin, Patrice Talon, notamment dans son projet de réforme constitutionnel, le ministre béninois de la Défense, Candide Armand-Marie Azannai vient d’annoncer sa démission.
C’est dans un contexte politique assez tendu au Bénin, que le ministre Azannai a choisi de quitter le navire. Il a confirmé l’information hier sur sa page Facebook, créant ainsi une vive polémique sur les scissions dans le clan Talon.
«Face aux derniers développements de l’actualité politique dans notre pays, j’ai décidé de remettre ma démission du gouvernement», a écrit le ministre Candide Armand-Marie Azannai sur le réseau social le plus utilisé en Afrique.
Ancien député, Azannai avait également été ministre sous l’ancien président béninois, Boni Yayi, avant de rallier l’opposition contre ce dernier, soutenant la candidature de l’actuel chef de l’Etat, Patrice Talon au pouvoir depuis le 6 avril 2016.
Ces derniers mois, le Bénin est secoué par un projet de réforme constitutionnelle du président Talon, qui se propose de ramener le mandat présidentiel à un seul mandat de six ans. Un projet désapprouvé par la majorité de la classe politique, mais qui bénéficie du soutien des « pro-talon», avec à leur tête, le désormais ex-ministre de la défense, Candide Armand-Marie Azannai.
Hier, l’Union nationale des Magistrats du Bénin (UNAMAB) a organisé une manifestation dans la capitale, Cotonou, pour exiger le retrait dudit projet, qui selon elle, «porte atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire ». Ces magistrats dénoncent notamment une clause du texte qui permet à des représentants du gouvernement, de siéger au sein du Conseil supérieur de la magistrature.