Les 12.000 candidats en lice pour le renouvellement des 462 sièges de l’Assemblée populaire nationale (APN) algérienne, son entrés en campagne ce dimanche, pour les législatives du 4 mai prochain.
Pour la première journée, l’ambiance était plutôt timide. Dans différents quartiers d’Alger, la capitale, peu de partis avaient procédé à l’affichage des listes de leurs candidats sur les panneaux qui leur sont réservés. Mais les candidats disposent de trois semaines, pour séduire les 23 millions d’électeurs algériens, qui semblent indifférents à ces législatives.
Et pourtant, les thèmes de campagne ne manquent pas. De la dégringolade des prix du pétrole qui a provoqué une sévère crise financière dans le pays, aux préoccupations quotidiennes des citoyens qui subissent une flambée des prix sans précédent, avec en toile de fond, les conflits qui secouent certaines régions du monde, tous les sujets phares sont inscrits dans les débats des candidats.
«La campagne sera morose… Le taux de participation au vote sera le plus faible de l’histoire électorale du pays», prédit le politologue Rachid Tlemçani. Il justifie sa position, par «la situation économique et politique et le ras-le-bol des citoyens». Il met également en cause les partis politiques, dont «les querelles n’intéressent plus les citoyens d’une façon générale…» «Une fois élus, les candidats disparaissent complètement, les électeurs ne sont pas idiots», analyse-t-il, en signalant que «plusieurs panneaux ont été saccagés avant même le début de l’affichage».
Interrogée par la presse locale sur les législatives à venir, Fatma Zohra, citoyenne d’Alger, montre toute son indifférence. « A chaque fois, on nous promet monts et merveilles et au final, rien(…) Je n’ai pas le temps pour ça…», lance cette veuve de 50 ans, qui doit s’accommoder d’un double-travail, pour faire vivre ses trois enfants.
Le Parlement algérien est dominé depuis l’indépendance, par le Front de libération nationale (FLN), ex-parti unique qui, avec son allié le Rassemblement national démocratique (RND), dispose de la majorité absolue des sièges au parlement. Ils devraient, selon les observateurs, la conserver après le boycott de ce scrutin par certains partis politiques de l’opposition.
Aux législatives de 2012, seuls 42,90% des électeurs avaient officiellement voté. Ce qui justifie cette année, le «slogan unique» des partis en lice pour le scrutin du 04 mai: «Allez voter» !