Les élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC), devraient se tenir au plus tard en décembre de cette année sur la base du calendrier établi par l’accord de sortie de crise signé en décembre 2016, des élections que le nouveau Premier ministre congolais, Bruno Tshibala entend financer avec des ressources internes du pays.
«Nous allons mettre tout en œuvre pour mobiliser les ressources financières internes en vue de financer les élections», a déclaré Bruno Tshibala à Kinshasa, affirmant néanmoins qu’il ne voyait pas «d’inconvénients à ce qu’il y ait un appoint qui viendrait des (…) partenaires étrangers».
La tenue des élections, qui est la source des maux actuels de la RDC, est aujourd’hui la priorité des priorités pour les autorités de Kinshasa. Mais pour Joseph Olenghankoye, principal allié du premier ministre Tshibala et chef de la dissidence du Rassemblement, «la priorité est de répondre aux besoins du peuple, notamment dans le social, dans la sécurité avant de procéder à l’organisation des élections». Il se prononçait après avoir été consulté avec son groupe, par le Premier ministre, sur la formation de la nouvelle équipe gouvernementale.
Dans un discours à la nation lu devant le congrès (parlement), il y a une semaine, le président congolais Joseph Kabila avait déclaré que «les élections auront bel et bien lieu » et exclu d’avance toute « ingérence étrangère » dans le pilotage et le déroulement du processus électoral.
Le premier ministre Tshibala a été nommé en fin de semaine dernière par le président Kabila, après l’échec des discussions sur l’application de l’accord du 31 décembre. Ces discussions achoppaient notamment sur le choix du chef du gouvernement de la transition. L’opposition, fédérée au sein du Rassemblement, réclamait d’office, ce poste pour Félix Tshisekedi.
Le Rassemblement, qui a boycotté les consultations ayant conduit au choix du premier ministre, a appelé la population à descendre dans les rues lundi dernier, pour manifester contre le président Kabila.
«La police a appréhendé et gardé à vue 34 personnes à Kinshasa: les unes tentaient de braver l’interdiction de la marche, les autres voulaient se livrer à des actes de vandalisme», a déclaré hier mardi, le colonel Pierre-Rombaut Mwanamputu, porte-parole national de la police congolaise.