Les deux candidats à la présidentielle en France, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ont parvenu à se hisser au-dessus de la mêlée, en arrivant en tête du premier tour du scrutin ce dimanche, avec respectivement 23,9% et 21,4% des suffrages.
A présent, les regards des Français sont braqués sur la date du 7 mai, pour le second tour. Une bataille ultime, pour laquelle le candidat centriste pro-européen, Macron est grand favori avec le soutien de plusieurs candidats éliminés au premier tour.
Deux heures après l’annonce des résultats du premier tour, un premier sondage en vue du 7 mai tombait : l’Ipsos donnait Emmanuel Macron vainqueur avec 62% des voix, contre 38% pour Marine Le Pen. Un scénario dans lequel les dirigeants de la droite et de la gauche classiques se prononcent en faveur du candidat opposé à la championne frontiste.
Outre ce sondage, Emmanuel Macron part avec un avantage certain sur sa rivale populiste. Déjà, François Fillon de la droite, arrivé troisième à ce premier tour, avec 19,9%, a décidé de lui apporter son soutien de taille. Même son de cloche chez Benoit Hamon, qui a clairement appelé à plébisciter le jeune protégé de François Hollande au second tour.
Selon ces deux candidats, il est nécessaire de «faire barrage au Front national» de Marine Le Pen, dont l’arrivée au pouvoir «plongerait» la France dans le «chaos», avec l’abandon de l’euro et la sortie de l’Union européenne, voire au bord de la guerre civile en fracturant encore plus les Français entre eux.
Emmanuel Macron a également des soutiens en Europe, grâce à sa politique pro-européenne, et sa flexibilité sur la question migratoire. L’Allemagne, grande alliée de la France dans l’Europe, a d’ailleurs salué sa qualification au second tour. L’on s’achemine donc vers un second tour qui ressemblera à un référendum «Pour ou contre l’Europe et l’Europe».
Difficile équation pour Marine Le Pen, qui devra veiller à rassurer les Français inquiets de la radicalité de son programme, sur l’immigration ou sur la sortie de l’UE et de l’euro, et tenter d’attirer l’électorat populaire, notamment celui de Jean-Luc Mélenchon, dans la lignée de son slogan de campagne «Au nom du peuple».
Elle devra également rallier l’électorat de droite déboussolé par les affaires affectant François Fillon, même si elle a elle-même, refusé mi-mars, de se rendre à une convocation de la justice dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires européens.