Les partis de l’opposition anglophone au Cameroun ont décidé bouder la fête nationale marquant la naissance d’un Etat unitaire, célébré ce week-end en présence du chef de l’Etat, Paul Biya.
La minorité anglophone du Cameroun est, depuis des mois, en proie à des tensions avec le pouvoir de Yaoundé. «Les autorités refusent d’écouter les revendications des populations des régions anglophones qui vivent depuis sept mois, un drame insoutenable», a indiqué Jean Robert Wafo, chargé de l’information du principal parti d’opposition anglophone, le Social democratic front (SDF).
Souvenir de l’unification en 1972 des régions anglophones et francophones du pays, la fête nationale du 20 mai est tout un symbole dans le contexte politique actuel du Cameroun, divisé par la crise politique et sociale qui touche, depuis novembre 2016, les régions anglophones du pays, notamment le nord-ouest et le sud-ouest.
De nombreux partis comme le SDF, prônent un retour au fédéralisme, d’autres veulent la partition du pays. Mais Yaoundé n’est favorable à aucune de ces options, et les manifestations dans les zones anglophones pour défendre ces positions, ont toutes été violemment réprimées par les forces de l’ordre camerounaises.
Plusieurs leaders anglophones sont écroués depuis des mois et font actuellement l’objet d’un procès pour «terrorisme». Une nouvelle audience est d’ailleurs prévue le 24 mai prochain. L’internet avait été coupé pendant trois mois dans les zones anglophones, avant d’être rétabli le 20 avril dernier.