Les avoirs de l’ex-président gambien, le dictateur Yahya Jammeh, ont été gelés en Gambie sur décision de la justice, dans le cadre d’une enquête sur la disparition de près de 50 millions de dollars des caisses de l’Etat, a annoncé hier lors d’une conférence de presse, le ministre gambien de la Justice, Abubacarr Tambadou.
Selon le ministre, l’ex-président Yahya Jammeh avait personnellement ou indirectement procédé au retrait illégal de la Banque centrale, d’au moins 50 millions de dollars appartenant à l’Etat.
«Nous avons obtenu aujourd’hui une décision de justice gelant ou opérant une saisie sur les biens connus dans le pays du président Jammeh et les sociétés qui lui sont associées», a-t-il ajouté.
Cette décision concerne 88 comptes bancaires au nom de Yahya Jammeh ou de ses associés, 14 sociétés qui lui sont liées, ainsi qu’une centaine de propriétés foncières qu’il détient.
C’est la première fois que le nouveau gouvernement évalue officiellement les avoirs retirés selon le ministre, des caisses de l’État par l’ancien président gambien, avant qu’il ne quitte le pays, en janvier, pour la Guinée équatoriale. Juste après son départ, son successeur, Adama Barrow, l’avait accusé d’être parti en vidant les caisses du pays.
«En l’espace de deux semaines, 500 millions de dalasi (environ 10,7 millions d’euros) ont été retirés par Yahya Jammeh», avait déclaré le conseiller du nouveau président, Mai Fatty, actuel ministre de l’Intérieur.
Mais ces accusations n’avaient pas pu être vérifiées à l’époque à Banjul.
Adama Barrow avait même accepté de laisser son prédécesseur emporter tous les biens qu’il souhaitait, y compris sa collection de voitures de luxe.
La décision du 22 mai, précise le ministre de la Justice, «vise à empêcher une liquidation ou une disparition des biens de l’ex-président et ne concerne que ses possessions en Gambie».