72 heures après ses révélations sur les conditions de son départ du gouvernement togolais en 2015, l’économiste togolais et Directeur de la Francophonie économique et numérique, Kako Nubukpo, a présenté ses excuses au président ivoirien Alassane Ouattara et togolais Faure Gnassingbé, pour les avoir «malencontreusement mis en cause».
En effet, lors d’une conférence publique sur le Franc CFA animée à l’Université de Lomé le 24 mai dernier, l’ex-ministre togolais de la Prospection s’était prononcé, pour la première fois, sur les conditions de son évincement du gouvernement togolais, en début de deuxième mandat du président Faure Gnassingbé.
« J’ai quitté le gouvernement parce qu’il y a un président étranger, Ouattara (ndlr- Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire) qui a demandé à notre président Faure (ndlr- Faure Gnassingbé) de me virer du gouvernement parce que je critique le F.CFA », révélait-t-il. Mais dans un communiqué de presse ce week-end, l’économiste a tenu à éclaircir les choses.
«Je trouve regrettable et déplorable que la presse et des participants non universitaires se soient faits l’écho dans les médias et les réseaux sociaux, à des fins non avouables, de certains de mes propos sortis de leur contexte (…). Dans mes propos, je faisais état d’une hypothétique requête formulée à l’endroit du Chef de l’Etat togolais par son homologue ivoirien, afin de me relever de mes fonctions ministérielles entre 2013 et 2015, suite à mes interventions critiques sur le franc CFA.
Même si le traitement journalistique de mes propos me paraît fortement sujet à caution, il n’en demeure pas moins que j’ai expressément cité leurs noms sans preuve formelle, et je le regrette profondément», écrit Nubukpo dans son communiqué.
«Aux Présidents Faure Essozimna Gnassingbé du Togo et Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, que j’ai malencontreusement mis en cause dans les propos que j’ai tenus, je tiens à exprimer mon profond regret et je leur présente mes excuses les plus sincères», a ajouté l’activiste anti CFA.
Des excuses qui sonnent, selon des observateurs, comme l’expression d’une pression diplomatique, dont aurait fait objet, l’économiste togolais. «Et cela porte atteinte à son combat» contre le CFA, estiment certains observateurs.