L’autorité de régulation des médias du Rwanda (RURA) a réagi hier suite à la décision de la Commission électorale du pays de contrôler, sur les réseaux sociaux, les publications de campagne des candidats à la présidentielle d’août prochain.
Pour l’organe de régulation, cette décision prise unilatéralement par la Commission électorale nationale (NEC), n’est pas de son ressort. «La RURA souhaite informer le public que, conformément à la loi sur les TIC et les médias, la Commission électorale nationale n’a pas le mandat de réglementer ou d’interrompre l’utilisation des médias sociaux par les citoyens», a déclaré le porte-parole de la RURA, Anthony Kulamba dans un communiqué.
Le régulateur, non consulté par la NEC sur le sujet, « souhaite réaffirmer le droit des citoyens de s’exprimer sur les réseaux sociaux et d’autres plates-formes TIC », a poursuivi le texte signé de M. Kulamba.
La Commission électorale nationale au Rwanda a récemment publié un directif prenant effet à partir du 14 juillet prochain, date du début de la campagne pour le scrutin du 4 août, obligeant tous les candidats à lui soumettre «au moins 48h avant leur utilisation, tous les messages, photographies ou autre matériel de campagne» qu’ils souhaitent publier sur les réseaux sociaux.
L’opposition rwandaise a dit craindre que la mesure soit utilisée pour empêcher toute critique du régime du président Paul Kagame, au pouvoir depuis 1994. La décision avait aussi été mise en cause au sein du Gouvernement et par des ambassadeurs occidentaux à Kigali.